Promotion de l’agroécologie paysanne en Afrique de l’Ouest : Les acteurs affûtent leurs armes à Ouagadougou
Les représentants des plateformes et réseaux de l’Afrique de l’Ouest qui œuvrent à la promotion et à la mise à l’échelle de l’agroécologie paysanne dans la sous-région se sont réunis du 30 juillet au 1er août 2024 à Ouagadougou. Il s’agissait d’élaborer une feuille commune en vue de renforcer leurs synergies d’actions.
Du 30 juillet au 1er août 2024 à Ouagadougou, les représentants de plusieurs plateformes et réseaux de l’Afrique de l’Ouest ainsi que les organisations de la société civile du Burkina Faso qui œuvrent à la promotion et à la mise à l’échelle de l’agroécologie paysanne dans la sous-région se sont réunis dans l’optique d’élaborer une feuille commune en vue de renforcer leurs synergies d’actions.
Cette rencontre a été organisée sous la houlette de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN). Jean Paul Sikeli, secrétaire exécutif de la COPAGEN, a fait comprendre que l’agroécologie est confrontée à des crises multiples.
Il s’agit, entre autres, des crises environnementales, climatiques, sanitaires, sécuritaires, alimentaires et par le quasi- monopole d’une poignée de firmes agroalimentaires qui dominent l’industrie agroalimentaire.
Il a indiqué que les mouvements sociaux restent des acteurs incontournables dans le succès de la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest. Cependant, Jean Paul Sikeli a fait savoir que les semences paysannes, c’est-à-dire celles sélectionnées par les paysans sont plus propices à l’agroécologie paysanne.
« Ces variétés qui souffrent d’un manque de reconnaissance officielle, sont pourtant de loin les meilleures sur plusieurs aspects. L’agroécologie paysanne est le moyen de réalisation par excellence de la souveraineté alimentaire. L’exercice de clarification conceptuelle a également permis de faire la lumière sur deux notions voisines, qui ne sont certainement pas à confondre : le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire.
La portée de la souveraineté alimentaire est plus large, plus opérationnelle, plus pratique et plus appropriée pour nos pays, que ne l’est celle plus restrictive du droit à l’alimentation qui fait une focalisation sur la sécurité alimentaire, en occultant d’autres dimensions importantes du problème comme l’origine de la nature. Le champ d’action de la souveraineté alimentaire déborde et dépasse aussi le simple cadre de l’autosuffisance alimentaire », a-t-il expliqué.
A l’issue des échanges des 72 heures, les différents réseaux et plateformes ont renouvelé leur intérêt et manifesté leur volonté de travailler plus étroitement ensemble pour réussir le pari de la promotion et de la mise à l’échelle effective de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest.
Pour une meilleure coordination, l’ensemble des participants ont élaboré une feuille de route. Il s’agit, entre autres, d’un renforcement de capacité sur l’analyse critique des politiques, du pilotage de campagnes de plaidoyers collectifs pour la reconnaissance et la valorisation de la recherche paysanne.
En rappel, la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) est un mouvement social et citoyen qui œuvre depuis une vingtaine d’années dans la promotion de l’agroécologie et la lutte contre les OGM.
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