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Oct 30 2024

Journee internationale de la femme rurale et journee mondiale de l’alimentation

Les femmes rurales fêtent la vie au fil de l’eau

Depuis sa naissance en 2011, le mouvement Pan Africain Nous sommes la solution (NSS) ne faillit pas au rendez-vous. Cochées sur son agenda, les dates du 15 (Journée internationale de la femme rurale) et du 16 octobre (Journée mondiale de l’alimentation) constituent des moments fétiches pour NSS. Elle n’a donc pas failli aux rendez-vous de 2024, pour sonner la mobilisation que les femmes rurales de La Gambie ont magnifiée. Elles n’étaient pas seules. La commémoration est souvent une date internationale pour le mouvement. Arrivées avec leurs solutions, les femmes invitées par Catalunya Gambia Foundation (CGF) sont venues de Casamance, de Ngaye Mékhé et autres coins du Sénégal. Mais aussi de la Guinée Bissau, pour magnifier les rôles qu’elles jouent dans l’alimentation. Avec pour thème, «Le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs». Devant elles, les autorités locales représentant l’Etat gambien.

La célébration commune des JIFR et de la JM permet aux membres de NSS d’avoir, chaque année, une forte communion des acteurs, afin de pouvoir bien plaider leurs causes. La mobilisation a été sonnée cette année par Catalunya Gambia Foundation (CGF), la Fédération paysanne de Guinée Bissau (Kafo), l’Association des Jeunes Agriculteurs de la Casamance (AJAC) et l’Union des Groupements de Producteurs de Mékhé (UGPM). Réunies à Sérékunda Tallinding South, elles sonnaient les retrouvailles annuelles, suite à celles de Ngaye Mékhé (Sénégal, 2023) où les femmes rurales avaient fait la fête pour démontrer que ce sont elles qui garantissent la sécurité alimentaire de leur communauté, améliorent la résistance au changement climatique et renforcent les économies locales.

Pour Mme Mariama Sonko, présidente de NSS, les changements attendues par le monde rurale sont possible avec les femmes, «car le savoir et le savoir-faire paysan nous permettent de retrouver notre patrimoine nourricier et notre sécurité alimentaire tout en préservant l’environnement». Sa conviction est assise que la souveraineté alimentaire ne viendra pas d’ailleurs que des Africains eux- mêmes qui se doivent de «nourrir l’Afrique par le biais de systèmes de production paysanne adaptée et soucieux de la santé de la population africaine et de son cadre de vie». Ses regrets résultent du fait que malgré les plaidoyers les gouvernements n’ont pas encore rompu avec les politiques qui réduisent les dépendances en intrants agricoles. Et aussi une dépendance qui prend en otage le consommateur et le citoyen vis-à-vis des produis importés, notamment de ceux faits sur la base des produits chimiques et des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) qui conduisent pour la plupart à l’apparition des «maladies nouvelles».

A chaque édition, ces femmes démontrent que ce sont elles qui, au-delà des inégalités de genre assises sur les lois et les normes sociales discriminatoires, associées à un paysage économique, technologique et environnementale en pleine mutation, se retrouvent empêchées de réaliser leur plein potentiel. Leur statut de femmes rurales fait qu’elles sont ainsi loin derrière les hommes et derrière leur paires vivant en milieu urbain. Mais il n’empêche que l’agriculture qui les motive reste le premier secteur d’emplois pour les femmes dans les pays en développement et en zone rurale. Pourtant, le secteur relève en grande partie de l’économie informelle avec peu ou pas de protection sociale.

Pour cette année 2024, le thème de la JMA, proposé par la Fao et célébré le 16 octobre, a vu les réflexions menées à ce sujet par les femmes rurales du mouvement Nous Sommes la Solution. Elles ont surtout été des moments pour montrer combien la faim et la malnutrition sont exacerbées par des crises prolongées qui résultent d’une combinaison de conflits, de phénomènes météorologiques extrêmes et de chocs économiques. Ainsi, les systèmes agroalimentaires, dans leur ensemble, sont- ils vulnérables aux catastrophes et aux crises, en particulier aux effets du changement climatique. Pire, ils génèrent, en même temps, de la pollution, dégradent les sols, l’eau, l’air, et contribuent aux émissions de gaz à effet de serre et à l’appauvrissement de la biodiversité.

En transformant les systèmes agroalimentaires, rappelle Mamadou Danfakha, chargé du programme NSS à Fahamu, «il est possible d’atténuer le changement climatique et de soutenir des moyens de subsistance pacifiques, résilients et inclusifs pour tous». Et de noter : «Les régimes alimentaires malsains sont la principale cause de toutes les formes de malnutrition (sous-nutrition, carences en micronutriments et obésité), qui existent aujourd’hui dans la plupart des pays, toutes classes socio- économiques confondues.» Pourtant aujourd’hui, note encore le coordonnateur de NSS, «trop de gens souffrent de la faim et ne peuvent pas se permettre des régimes alimentaires sains. Les personnes les plus vulnérables sont souvent contraintes de se rabattre sur des aliments de base ou des aliments moins chers qui peuvent être mauvais pour la santé, tandis que d’autres souffrent de l’indisponibilité d’aliments frais ou variés, ne disposent pas des informations nécessaires pour choisir un régime alimentaire sain, ou optent simplement pour la commodité».

Pendant ces deux journées qui ont fait vibrer Serekunda, les femmes ont réfléchi sur la diversité, la nutrition, les prix abordables, l’accessibilité et la sécurité alimentaire «pour le bien de tous». L’objectif de ces journées était « d’«informer et de sensibiliser les participants et les autorités locales sur l’apport de la femme rurale dans le développement communautaire». Il s’agissait d’organiser des panels sur le thème «le droit aux aliments sains au service d’une vie et d’un avenir meilleurs pour les communautés locales» et d’organiser des concours culinaires suivis de dégustation de mets et plats faits à base de produits locaux. Ceci, par-delà l’animation culturelle ayant trait à la femme rurale et aux thèmes concernant les  JIFR et la JMA. Pour couronner ce rendez-vous de Sérékunda, il y avait une exposition-vente de produits de transformation locaux et une exposition et dégustation de produits, de mets/plats locaux.

Les autorités gambiennes étaient fortement représentés à ces deux jours de mobilisation et de plaidoyer. Notamment M. Mamadou Sabally, conseiller à la présidence, Dr Saikou Sanyang, conseiller technique auprès du ministère de l’Agriculture, M. Papia Sanyang de la Direction de l’Agriculture urbaine, M. Kebba Touray, président de la commission Agricole de la mairie de Kanifing Municipal Council et M. Kinteh, conseiller technique auprès du ministère de la Femme.

Tidiane Kassé et Mamadou Danfakha

Journée de la femme rurale avec Radio Senegal International (en français)

Journée de la femme rurale avec Radio Senegal International (en wolof)

Journée de la femme rurale avec Radio Senegal International - portrait de la presidente de NSS (en français)

Journée de la femme rurale avec Radio Senegal International - portrait de la presidente de NSS (en wolof)

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Nous Sommes la Solution (NSS) :Une Réponse Collaborative des Femmes Rurales pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique de l’Ouest

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